Fatigante, imbue d’elle-même, menteuse, niaiseuse, pas reconnaissante, superficielle et j’en passe. Les insultes se multiplient! On parle d’eux en bien, mais surtout en mal… Je crois que tout cela part d’une incompréhension profonde de ce que les influenceurs font réellement.
Pour débuter, voici mon parcours à titre d’influenceur si on peut le dire ainsi. En 2011, vers l’âge de 16 ans, j’ouvre un compte Instagram. Comme une jeune adolescente de mon âge, je partage mon quotidien sur cette plateforme. Graduellement, ma communauté grandit et ça ne change pas grand chose à ma vie. Ces gens découvrent mon mode de vie, mes opinions, voient les photos que je publie (avec des filtres quétaines) et plus encore. Au fil du temps, cette communauté grandit encore plus et je réalise que non seulement j’inspire des milliers de personnes avec ce que je partage, mais que je peux également compter sur eux et créer des liens avec des gens qui autrement je n’aurais jamais rencontré.
Un beau jour, quelqu’un de pas pire smart se dit qu’à la place d’investir dans un média traditionnel, il va faire confiance à Cath Bastien, 17 ans. Il va lui demander de parler de sa compagnie à son audience qui selon lui serait potentiellement intéressée à ses produits ou services. Pour cette personne, c’est une façon authentique et simple de revisiter la façon de faire des publicités. C’est aussi ce moment qui ponctue le début de mon implication dans le marketing d’influence.
Il y a de cela 8 ans, en plus d’être aux études, j’avais 2 emplois et quelques commandites qui me permettaient d’avoir un petit bonus à la fin du mois. J’utilisais ces sous pour mes compétitions de fitness qui étaient pas mal dispendieuses. Jusqu’au jour où j’ai signé mon premier contrat d’un an avec des montants qui me permettaient enfin de vivre grâce à mon implication sur les médias sociaux. Me doutant à l’époque de l’incertitude de cette source de revenus, je gardais tout de même mon emploi à temps partiel et mon diplôme en poche, un peu comme un plan B lointain.
Au bout d’un moment, j’ai réalisé que comme dans tout ce que je fais dans la vie, quand je m’implique et le fait avec coeur, ça me rapporte et c’est là que j’ai décidé de me lancer à 100%. À ce jour, mes sources de revenus sont les suivantes:
-Mes services de mannequin et consultante pour l’échantillonnage d’une compagnie de vêtements de sports que vous connaissez sûrement, RISE
-Mes services d’entraîneur et de prof de yoga via mes cohortes mensuelle sur mon site www.cathbastien.com
-Mes services de créatrices de contenu pour diverses compagnies
Ceci étant dit, vous pouvez en déduire que ce n’était pas nécessairement mon plan de carrière de faire ce que je fais présentement, mais ce l’est maintenant puisque je suis réellement passionnée et stimulée par ces opportunités que j’ai eu, ou plutôt créées au fil des années. Je ne regrette pas du tout d’avoir choisi cette voie.
Pour ce qui est de certains influenceurs qui sont décrits dans la première phrase de l’article, je ne peux pas être plus d’accord avec vous que certaines personnes représentent mal le métier et que malheureusement ça donne une bien mauvaise presse à la majorité. J’aime ajouter des nuances et je trouve que c’est ultra pertinent de se questionner sur certains points que je décris plus bas.
- L’importance et la portée de ces personnes (malhonnêtes, superficielles, menteuses name it) sur les médias sociaux s’arrêtent au moment où vous décidez d’arrêter de les suivre. La balle est dans votre camp et à la place de juger inutilement la personne, vous n’avez qu’à cliquer unfollow. Pourquoi s’exposer inutilement à du contenu qui ne vous rejoint pas?
- Par rapport au thème de l’influence, je crois qu’il faut garder en tête que tout le monde influence à sa façon et tout le monde peut être influencé. Ça peut être à petite échelle selon une recommandation de ta sœur, de ta cousine ou d’une amie ou à plus grande échelle via une communauté sur les médias sociaux. En général, je crois que les gens qui ont plus de 10,000 abonnées ont sûrement fait la création de contenu intéressant pour pouvoir réunir une si grande communauté. Je ne pense pas que les influenceurs en général n’ont que pour but l’appât du gain, mais justement si quelqu’un que vous aimez fait une collaboration rémunérée, soyez fière d’elle ou de lui comme si un proche vous annonçait une prime au travail. Créer du contenu est un réel travail et demande une implication de temps et d’énergie considérable.
- Je sais que ça peut être difficile de voir cela de cette façon, mais derrière la publication rémunérée, il y a (et ici je parle pour moi), une période pour tester les produits ou le service, une période de négociation avec la marque, la création d’un concept aligné avec le message de la marque, la création du contenu de A à Z, l’utilisation d’équipements professionnels, mais surtout plein d’autres heures par semaine à créer du contenu sans être payé et à répondre à nos communautés et ce par passion ou par désir de partager nos connaissances/quotidien. Il y a des influenceurs honnêtes, créatifs, reconnaissants et travaillants.
- Je comprends que c’est fatigant de ne voir que du parfait, du retouché et du beige. Vous savez aussi bien que moi que lorsque vous demandez à quelqu’un de prendre une photo de vous ou même que vous prenez une photo de vous-même en mode selfie, vous choisissez habituellement la plus belle des 10 prises cette journée-là. Vous savez aussi que c’est plus tentant de partager une vidéo de vos enfants qui s’amusent au parc plutôt que lorsqu’ils font une crise du bacon ou se chicanent, que c’est le plus le fun partager des photos de voyage que des photos de votre bac de lavage. On le sait que ce qui est exposé sur les médias sociaux, c’est pas toujours la réalité calquée à la précision, il faut simplement en être conscient.
Pour conclure, je comprends ce que vous pouvez ressentir parfois vis-à-vis de certains influenceurs. Je pense que ce que vous pouvez retenir c’est que dans chaque métier, il y a des personnes moins ou plus qualifiées, honnêtes et moins honnêtes, bien intentionnées et moins bien intentionnées mais somme toute je pense qu’on peut s’ouvrir et essayer de mieux comprendre la réalité des autres à la place de les insulter sur le web. Choisissez oui de dénoncer ce que vous n’aimez pas, mais au final pour votre santé émotionnelle, abonnez-vous à des gens qui vous rejoignent réellement. Ne voyez pas les réseaux sociaux comme une compétition mais plutôt comme un lieu d’entraide et d’inspiration. Surtout soyez conscients qu’on ne voit et connaît qu’une parcelle de la vie des gens que l’on suit sur Instagram. Merci d’avoir pris le temps de me lire.

Cath Bastien